Chronique du maire

Mar, 29 novembre 2022, publié par Rosemary Gagné

Notre maire, Gervais Pellerin, nous parle d'environnement et d'adaptation aux changements climatiques dans cette chronique.

Les changements climatiques, un trip d'écologistes?

Nous en entendons parler tous les jours, certains nous font peur, d'autres nous disent que c'est des sornettes, la majorité affirme qu'il faut agir maintenant, tout de suite, hier même.

Il est certain que nous constatons tous que le climat fait des siennes. Quoi qu'ici ce n'est pas si clair. C'est beau tout ça, mais comment les changements climatiques affectent ou affecteront notre belle municipalité d'Inverness?

Je constate déjà certaines choses : les hivers plus doux, plus pluvieux modifient notre planification de l'entretien hivernal de nos routes. Il faut maintenant plus d'abrasifs et de fondants (calcium) que par le passé. Nos camions et nos équipements subissent plus que jamais les dommages causés par le sel. Il ne faut pas oublier que plus on épand d'abrasifs, plus l'entretien des fossés sera accéléré et les coûts s'y rattachant augmenteront.  Notre façon d'entretenir nos fossés et routes devront être revue.  Nos employés de voirie et nos artisans ont déjà été formés sur de nouvelles techniques et la municipalité envisage d'implanter un banc d'essais avec l'aide du service d'ingénierie de la MRC pour trouver des solutions efficaces et économiques pour faire face à ces nouveaux défis.

Les épisodes de pluies plus intenses, durant la belle saison nécessiteront plus de travaux de réparation de nos routes et ponceaux.  Le diamètre des ponceaux, jadis établi en fonction du volume de précipitations habituelles, ne sera pas suffisant à l'avenir. Il faudra assurément remplacer nos ponceaux plus rapidement que prévu.  Des centaines de ponceaux!

Ça suffit les mauvaises prédictions!

Ben non, en voici d'autres : plusieurs immeubles de nos citoyens sont construits dans les plaines inondables. Si, par le passé ça pouvait aller, les changements climatiques vont vraisemblablement rendre leur vie difficile lors des crues de plus en plus importantes ou fréquentes. Certaines mesures devront être prises pour les protéger. Que ce soit des équipements d'intervention d'urgence à acquérir, ou encore la modification du tracé des routes pour éviter ces zones ou assurer des accès sécuritaires.  Qui va payer?

Encore deux autres et c'est assez pour cette fois : les changements climatiques vont profiter à des espèces exotiques envahissantes. On n'a qu'à penser à l'agrile du frêne, à la renouée du Japon qui sont déjà présentes. Mais d'autres envahisseurs menacent. L'adoucissement des hivers pourrait faciliter l'implantation du longicorne asiatique qui fera des dommages … à nos érablières. Touchons du bois!

Pour nos citoyens du lac Joseph, les pluies plus fréquentes et plus abondantes entraîneront plus de nutriments, notamment le phosphore, vers le lac. Ces nouveaux nutriments favoriseront la prolifération des plantes aquatiques et augmenteront le nombre d'épisodes d'algues nuisibles. Il faudra agir sur la protection des bandes riveraines et le drainage des routes et des terres.

Évidemment mon côté pragmatique, ou mon optimisme déplacé, m'amène à penser que notre collectivité sera capable de faire face à ces changements.

Vos élus travaillent actuellement à intégrer, dans un futur plus ou moins rapproché, ces nouveaux changements dans l'administration de la municipalité.  Notamment, un plan d'adaptation aux changements climatiques est en cours d'élaboration à l'échelle de la MRC. Ne soyez pas surpris lorsque vous constaterez ces nouvelles dépenses. 

Même si nous nous préparons à ces changements, il demeure primordial de lutter efficacement contre les changements climatiques et ainsi réduire ces impacts financiers.  Nos choix de consommation jouent un rôle majeur dans cette lutte. À vous de jouer…de lutter…